Lilian May Miller, Tokyo Coolie Boy 1920

EXTRÊME-ORIENT,
UN REGARD OCCIDENTAL

Brown Pieter, Jehol Manchuria in winter
M. Keen et M. Lee, Séoul, Corée, 1951

MARY AUGUSTA MULLIKIN (1874-1964)

Mary Augusta Mullikin est née en 1874 dans l’Ohio et a entrepris des études artistiques à Cincinnati Art Academy avant de partir à Paris suivre les cours, à l’Académie Carmen, de James Whistler (1834-1903), célèbre peintre mais piètre professeur, ce qui a sans doute amené Mary Mullikin à décider de finir sa formation à Londres auprès de l’illustrateur Walter Crane (1845-1915). De retour aux États-Unis, elle mène pendant une vingtaine d’années une carrière d’enseignante en art au Lasell Collège près de Boston. En 1920, elle rend visite en Chine à sa sœur Katherine qui y est mariée avec un riche homme d’affaires américain de Tianjin. Ses vacances vont se transformer en un long séjour de plus de 25 ans ! Dégagée de tous soucis financiers, elle se consacre désormais à la peinture.

En juillet 1924, lors de vacances d’été passées dans la station balnéaire de Beidaihe où se retrouvent les expatriés de Pékin et de Tianjin, elle fait la connaissance d’Anna Hotchkis, une artiste écossaise qui a suivi un parcours proche du sien (voir le chapitre qui lui est consacré sur ce site) et leur amitié, leurs affinités et leur complicité va les amener à entreprendre ensemble de nombreux voyages dont elles publieront des récits et à produire chacune de belles toiles classiques. Deux particularités doivent être relevées : les périples de Mmes Mullikin et Hotchkis se déroulent dans des régions de Chine souvent reculées et loin d’être pacifiées, ce qui dénote un courage certain chez elles ; leurs deux livres de voyage, écrits en commun, loin d’être anecdotiques, sont des études savantes sur les lieux visités pour leurs valeurs archéologiques, religieuses et artistiques. Le premier paraît en 1935 chez le célèbre éditeur français de Pékin, Henri Vetch : Buddhist sculptures at the Yun Kang Caves ; le second, The nine sacred mountains of China ne sera publié qu’en 1973, après la mort de Mary Mullikin, et grâce à la volonté de son amie Anna Hotchkis. Mary Mullikin est aussi l’auteur de plusieurs articles parus dans le National Geographic Magazine (March 1938 et June 1945) et dans The Studio (August 1934 et November 1935).

Livre publié par Mary Mullikin et Anna Hotchkis Livre publié par Mary Mullikin et Anna Hotchkis
Les deux livres publiés par Mary Mullikin et Anna Hotchkis

Ses peintures de la période chinoise, d’un grand classicisme, sont consacrées essentiellement à des paysages ou à des monuments visités et demeurent de précieux témoignages. Elles ont fait l’objet d’expositions en 1938 à Washington et à Philadelphie. Beaucoup ont cependant disparues pendant la période de l’occupation japonaise qui fut pour elle particulièrement éprouvante : consignée à Tianjin, Mary Mullikin perd toute liberté de mouvement et doit par ailleurs soigner sa sœur et son beau-frère gravement malades. Leurs décès au début des années quarante la prive de toutes ressources et les Japonais l’expulsent de la maison familiale. Elle trouve refuge chez des amis britanniques de Tianjin et y vit pauvrement de la vente de portraits de familles chinoises.

Après la guerre, elle est recueillie par sa nièce et son mari diplomate et les suit en fonction des affectations de ce dernier, à Paris d’abord puis au Kenya où elle continue à peindre mais sans que ses toiles n’apparaissent sur le marché. En 1949, elle se retire définitivement aux États-Unis et y décède en 1964.

Bibliographie :

  • Buddhist Sculptures at the Yun Kang caves, by Anna Hotchkis and Mary Mullikin, Henri Vetch, Pékin, 1935
  • The Nine Sacred Mountains of China, by Anna Hotchkis and Mary Mullikin, Vetch & Lee, Hong Kong, 1973

La collection

Entrance to a Chinese Temple, sans date, gouache sur papier épais, 42,5 x 29 cm. Coll. J.D.
Entrance to a Chinese Temple, sans date, gouache sur papier épais, 42,5 x 29 cm. Coll. J.D.
Sans titre, sans date, gouache sur papier, 41 x 28 cm. Coll. J.D.
Sans titre, sans date, gouache sur papier, 41 x 28 cm. Coll. J.D.
Interior of a Chinese Courtyard, sans date, gouache  sur papier épais, 57 x 31 cm. Coll. J.D.
Interior of a Chinese Courtyard, sans date, gouache sur papier épais, 57 x 31 cm. Coll. J.D.