MARIE-ANTOINETTE BOULLARD-DEVÉ (1887-1966)
Marie-Antoinette Boullard naît à Paris en 1887 et fait ses études aux Beaux-Arts à partir de 1908. Elle y rencontre son premier mari, le sculpteur Pierre Fournier des Corats (1884-1953). Au début des années 1920, elle s’installe avec son nouveau mari en Indochine et a l’occasion de parcourir l’Annam, le Laos, le Siam, le Cambodge et notamment les temples d’Angkor. Elle crée pendant cette décennie les œuvres, parfois marquées d’emprunts à l’œuvre de Gauguin, qui la feront connaître sur place comme en métropole. En 1926, elle s’associe à Marc Chadourne pour publier chez Plon un ouvrage magnifique, Vision de l’Indochine, dans lequel elle livre 20 planches de portraits d’hommes, de femmes et d’enfants indochinois dont le caractère ethnographique et l’intense humanité l’apparentent à Alexandre Iacovleff.
Mais le caractère exceptionnel de son talent éclate lors de la décoration qu’elle réalise pour le Pavillon indochinois de l’Exposition Coloniale Internationale de Paris de 1931. Il s’agit d’une frise longue de 40 mètres qui représente les différentes populations des territoires d’Asie du Sud-Est. Cette œuvre unique a malheureusement dû être fractionnée et avait rejoint le Musée des Colonies de la Porte Dorée. Elle est aujourd’hui préservée au Musée du Quai Branly. Après la guerre, retirée à Tanger où vit son fils, elle continue à peindre couleurs et lumières d’Afrique du Nord et d’Espagne et s’éteint en 1966.
Bibliographie et expositions récentes en France :
- Vision de l’Indochine, de Marc Chadourne, études, pastels et gouaches de Mme A. Boullard-Devé, Plon, Paris, 1926
- Du fleuve rouge au Mékong, Musée Cernushi, Paris, septembre 2012-janvier 2013 (catalogue)
- Peintures des lointains, collections du Musée du Quai Branly, Paris, janvier 2018-février 2019 (catalogue)